Le bleu du ciel,
parsemé de blancheur ça et là,
glisse entre les feuillages,
verts bruns, annonçant l'automne,
Des bouloches de feuilles recroquevillées déjà usées par le temps,
contrastent avec les feuilles vertes claires qui pendillent au bout de leur branche(tte).
Les nervures de l'arbre sont épaisses,
superposition de matière,
l'envie soudaine de les décoller légèrement au scalpel,
pour percevoir les strates planquées.
Deux couleurs, un peu de mousse par là,
du vert bouteille et une autre couleur bois indéfinissable que les Ikéa(istes) s'arracheraient pour sûr dans les allées numérotées...
Les murs de pierre s'emplissent de clarté, et réfléchissent,
prendre des forces pour l'hiver arrivant.
Les oiseaux se cachent au creux du tronc,
leurs piaillements aléatoires m'emplissent les oreilles,
fenêtre ouverte sur cour enclavée,
je les saisis,
ils font leurs petites affaires :
essayer de ne pas se faire emporter,
par les énormes gouttes d'eau que les averses déversent,
rester droit,
ne pas plier,
ne pas se faire détourner de son objectif alimenter le nid,
survivre dans cette jungle urbaine.
Ils le savent,
tous les ans,
dans un mois,
ils devront migrer,
les hommes oranges et blancs arriveront,
avec des engins,
ils tailleront à sec,
sans concession,
sans états d'âme,
juste parce qu'on leur a dit,
je sentirai alors, encore, l'acharnement de l'homme sur la nature, quand, vous savez , on sent l'arbre qui vibre, qui crie, qu'on le secoue, qu'on le dépouille de son long manteau vert, jaune, brun...
Les troncs nus et décharnés s'offriront aux passants,
les badauds envoyés par charter qui sont venus faire état de contemplation pour un instant,
s'en accommoderont.
Seul le mur empli de végétation ne désemplira pas, les petits hommes verts qui s'agitent dans la ville, viennent le chouchouter tous les jours, l'arroser, le rempoter, le consoler, lui parler, le raccommoder aux entournures.
Aujourd'hui,
le temps s'est posé là,
l'averse vient de cesser,
les fioritures du mur sont lourdes et boursouflées,
pleines,
elle pendent d'eau,
les sols sont opaques,
un plâtre épais s'est formé aux pieds des troncs,
Il est vide. Calme.
Faisant état de la vie passée ici. Au square.
Stéphanie Michel/ 6-10-2013/ square Vinet/ Bordeaux